Comment naissent vos livres ? Est-ce le dessin ou l’histoire qui d’abord s’impose ?

Ça dépend vraiment des livres. Parfois c’est l’envie de dessiner un personnage qui prime. Par exemple, j’ai fait Sophie parce que j’avais envie de dessiner une vache. Après il a fallu trouver l’histoire qui allait avec cette envie. L'histoire de Vèzmô ou celles de Georges sont également nées du désir que j'avais de dessiner une sorcière ou un dragon. Souvent, les livres naissent d’une idée. L’idée d’un loup qui deviendrait ami avec un cochon (au grand désespoir de son père) ou plus simplement l’idée de deux voisins qui se disputent. Que cela commence par l’envie de dessiner une vache ou par une idée, après il faut trouver l’histoire. En ce qui me concerne, je laisse mijoter cette idée ou cette envie, je m’endors avec, je me réveille avec, je fais du vélo avec, et un beau jour cela finit par donner une histoire… ou pas ! Quand j’ai l’histoire, j’en parle avec Isabel. Si elle aime, ce qui n’est pas toujours le cas mais quand même c’est assez fréquent, nous nous mettons au travail avec acharnement. Pour plus de commodité nous avons convenu de mener ces longues séances de travail autour d'un bon repas ! Ensuite, il ne reste plus qu’à faire le découpage et les dessins. Il y a forcément des conflits entre l’auteur et l’illustrateur. L’illustrateur refuse obstinément de dessiner une course de bicyclettes ou une charge de cavalerie. L’auteur le sait et se garde bien de le lui demander. Par conséquent, il y a des tas d’histoires dont je n’aurai jamais l’idée.